Fille de Déméter et de Zeus, Perséphone porte aussi le surnom de Coré. A l'insu de Déméter, Zeus l'avait promise à son frère Hadés. Tandis que la jeune femme cueillait un jour des fleurs dans la campagne en compagnie de ses amies et des nymphes insouciantes, elle aperçut un beau narcisse dont elle s'approcha et
qu'elle cueillit. A cet instant, le terre s'entrouvrit, Hadès sortit de
la crevasse et enleva sa nièce sur son char. Déméter, folle de douleur,
car elle ne savait qui lui avait ravi sa fille, partit à sa recherche
et erra dans le monde pendant neuf jours et neuf nuits.
Au bout de ce temps, Hélios,
ému, lui apprit le nom du ravisseur. Pour se venger, Déméter quitta
l'Olympe et cessa de faire fructifier la terre. Inquiet alors sur le
sort des mortels, Zeus envoya Hermés
dans le monde des Enfers pour y chercher Perséphone et la ramener à sa
mère, à la seule condition que, durant son séjour dans le monde
souterrain, elle n'eût rien mangé. Hadès, devinant la ruse de Zeus,
donna à son épouse des grains de grenade. Ainsi, pensait-il, il
pourrait garder Perséphone. Pourtant, le dieu
fut obligé d'accepter un compromis. Perséphone ne resterait auprès de
lui que six mois et demeurerait l'autre moitié de l'année auprès de
Déméter.
La légende de cette divinité est facile à interpréter : Perséphone,
enfermée dans les Enfers, n'est autre que les grains de blé, ensevelis
sous terre durant l'automne et l'hiver. Au retour du printemps et
durant l'été, à la germination des plantes correspond le retour de
Perséphone auprès de sa mère, dont les mystères d'Éleusis symbolisent
le caractère sacré. D'une manière générale, Perséphone demeure avant
tout le femme d'Hadès, la majestueuse reine des Ombres, la mère des
terribles Érinyes. Dans les oeuvres d'art, elle atteste ce caractère
redoutable que lui ont attribué les écrivains grecs. Sévère et grande,
assise sur un trône à côté de son époux, elle tient un flambeau et
parfois un pavot, dont les vertus soporifiques symbolisent le sommeil
annuel -- si proche de la mort -- de la terre.
Commentaires