Cela fait deux semaines que je suis rentrée. Revenue ventre à terre de vacances épuisantes, sinistres, pas reposantes, superficielles et angoissantes. Je n'ai profité de rien. J'ai été odieuse, froide, distante, de mauvaise humeur, ingrate et jalouse. Terrifiée aussi. Depuis des mois je n'arrive plus a ralier mes émotions à cette satanée résilience. C'est comme si je m'allongeais sur le sol avec l'immense satisfaction de regarder mon esprit se désagréger. J'ai poussé à bout ma propre peur, ma propre tristesse, détruit ma joie et bouffé ma colère. Je suis vide. Et pleine. Possédée. Mais lucide.
J'en ai marre de tout, de faire semblant, de vouleoir le bonheur, crapahuter comme une conne à travers le prisme du bon développement personnel. Mon mec n'a pas besoin de moi. C'est à penser qu'il ne m'aime pas lui non plus. Mon ex part en vacances avec sa nouvelle nana. Et moi je reste clouée au trottoir gluant plein de bêton chaud avec l'empreinte de ma propre mélancolie. Peur. Tristesse. Frustration. Abandon.
Attendre, qu'il se décide. Il a cette putain de manette en main. Celle de l'issu de notre petit jeu tordu, le même que depuis dix ans au fond. J'ai quasiment plus de vie. Plus d'énergie. J'affronte chaque boss avec un peu moins de fierté. Je ravale mon malaise, mes besoins et mes attentes.
J'attends collée au bêton mouillé qui se fraye un chemin à travers mes pensées noires elles aussi. J'attends un taxi, quelque chose. Ma fierté personnelle me dit de me relever. D'être brave, encore un petit moment. De nous deux, je suis la plus forte, la plus courageuse. Celle qui en a pris plein la gueule. Je te comprends, je compatis. Je serai toujours la. Pourquoi j'arrive pas à m'offrir cet amour à moi aussi ? Ou peut-être qu'il est là quelque part, parmis les plumes disgraciées retenues par le bîtume. Sois forte ma grande, patience, confiance. Ca ira, oui, ça ira.
Commentaires
Bonjour,
Je découvre votre blog, et j'avoue que votre histoire se laisse lire. Peut-être que vous la transcrirez un jour dans un roman, qui sait ?
Bonne continuation.
Gégédu28