Billet mardi 25 août 2020 à 02:08

Tout est devenu f(l)ou

 

 

 

 

Cela fait deux semaines que je suis rentrée. Revenue ventre à terre de vacances épuisantes, sinistres, pas reposantes, superficielles et angoissantes. Je n'ai profité de rien. J'ai été odieuse, froide, distante, de mauvaise humeur, ingrate et jalouse. Terrifiée aussi. Depuis des mois je n'arrive plus a ralier mes émotions à cette satanée résilience. C'est comme si je m'allongeais sur le sol avec l'immense satisfaction de regarder mon esprit se désagréger. J'ai poussé à bout ma propre peur, ma propre tristesse, détruit ma joie et bouffé ma colère. Je suis vide. Et pleine. Possédée. Mais lucide. 

 

J'en ai marre de tout, de faire semblant, de vouleoir le bonheur, crapahuter comme une conne à travers le prisme du bon développement personnel.  Mon mec n'a pas besoin de moi. C'est à penser qu'il ne m'aime pas lui non plus. Mon ex part en vacances avec sa nouvelle nana. Et moi je reste clouée au trottoir gluant plein de bêton chaud avec l'empreinte de ma propre mélancolie. Peur. Tristesse. Frustration. Abandon.

 

Attendre, qu'il se décide. Il a cette putain de manette en main. Celle de l'issu de notre petit jeu tordu, le même que depuis dix ans au fond. J'ai quasiment plus de vie. Plus d'énergie. J'affronte chaque boss avec un peu moins de fierté. Je ravale mon malaise, mes besoins et mes attentes. 

 

J'attends collée au bêton mouillé qui se fraye un chemin à travers mes pensées noires elles aussi. J'attends un taxi, quelque chose. Ma fierté personnelle me dit de me relever. D'être brave, encore un petit moment. De nous deux, je suis la plus forte, la plus courageuse. Celle qui en a pris plein la gueule. Je te comprends, je compatis. Je serai toujours la. Pourquoi j'arrive pas à m'offrir cet amour à moi aussi ? Ou peut-être qu'il est là quelque part, parmis les plumes disgraciées retenues par le bîtume. Sois forte ma grande, patience, confiance. Ca ira, oui, ça ira.  

 


Commentaires

 

gegedu28  le 25-08-2020 à 07:15:38  #   (site)

Bonjour,
Je découvre votre blog, et j'avoue que votre histoire se laisse lire. Peut-être que vous la transcrirez un jour dans un roman, qui sait ?
Bonne continuation.
Gégédu28

Vie
 
 
Billet vendredi 15 mai 2020 à 00:15

L'odeur des Pins

 

   

Plus de cinquante jours. On a tous pris cette petite vague de peur en pleine figure. Nous voici libres, mais le mal rôde toujours. Je disais dernièrement que j'aimais l'aventure des chemins mais en fait, je crois que c'est faux. J'aime les murs, la mélancolie affective et les oreillers qui m'empêchent de me brûler au dehors. Depuis que l'anxiété me ronge, j'ai lutté contre cette envie. Celle du repos, de la paix mentale, de la pause si mal vue. Pourtant, ce confinement a parfois des airs de véritable aubaine.

 

 

Des tenues confortables, de la vie autour de moi. Ma soeur, ma très chère soeur, joyau de ma vie à mes côtés. Ma cousine que j'aime désormais de tout mon coeur. Précieuses, ces heures ont été. À ralentir, à vagabonder parmis les pâquerettes de la résidence de ma grand-mère. Tourner en rond (littérallement). Apprendre à raisonner ma culpabilité, affronter la réalité d'être une femme. Oui. Un avortement. J'ai dû remettre mon cerveau en pilote automatique, brandir mon courage de jeune femme terrorisée. Appeler. Le dire à L. Pleurer. Angoisser. Remettre la raison aux commandes. Ne pas imaginer le "et si". J'ai envie de t'aimer pour le moment. Me rapprocher de toi. Être forte pour nous deux.

 

Puis les visites, être rassurée car bien entourée. Rire, même. Désacraliser. Jamais je n'ai sentie en moi autant de sororité et de force féminine. Me sentir encore plus chanceuse. D'avoir le choix, d'être guidée. Savourer la gratitude et la cultiver la reconnaissance. Ma peur de manque d'amour a commencé à guérir. À l'autre bout du fil, en famille. Je n'ai besoin que de très peu de monde. Dans ma vie. Je veux savourer, minute par minute. 

 

Je suis arrivée à la Baule. Dans tes bras, L. Je m'endors amoureuse, je me réveille amoureuse. C'est d'une simplicité. J'ai parfois envie de pleurer, je n'arrive toujours pas à y croire. Je suis chez toi, j'ai gagné ta confiance et ton amour. On est ensemble. Tu me fais rire. Tu sens bon. Parfois, accepter une minute de joie aussi simple, c'est retrouver tous les sens du Monde. 

 

 


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Billet mardi 31 mars 2020 à 18:51

Pensée de confinement

 

 

 

 

Une de mes forces, c'était d'aller vivre au dehors. Pour me vider la tête, pour éprouver de nouvelles sensations, me créer des souvenirs. Avoir le sentiment d'être libre et indépendante, en ma compagnie ou celle des autres. Nous vivons un repli sur nous-mêmes et j'ai bien conscience de mes privilèges. J'en suis reconnaissante. Mes écrits me mettent toujours face à mon ingratitude d'enfant gatée mais c'est le cas. Je suis bien lotie. Je n'ai pas le droit d'être triste. La peur et l'angoisse ont laissé place à une langueur paresseuse, à des jours qui s'enchaînent et se ressemblent mais agréables. Je mange bien, je dors bien, je me cultive et m'instruis. Je pense à toi, L. C'est bien là, que mes vieilles craintes sortent et cohabitent avec moi pendant ce confinement. La peur de ne pas être "assez", de ne pas être "celle qu'il faut", suis-je le genre de femme qui nous manque et avec qui on regrette le temps perdu par cette séparation forcée ? Je ris au téléphone, je force ma voix, mais elle se brise intérieurement tant je pense que je ne mérite que la solitude et d'être sans amour. J'ai envie de te dire "je t'aime" à chacun de tes souffles au bout du fil. Parce que mon coeur a appris à t'aimer depuis tellement de temps. Mes folies à essayer de t'oublier n'ont pas réussi à cet entrainement d'être loin. Même pour quelques semaines, même pour quelques mois. Je ne sais pas encore avec certitude si on s'en sortira. Si tout cela va finir un jour. Mais mon amour pour toi est bien réel et travers toutes les ondes. 

 

 


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Billet vendredi 20 mars 2020 à 18:28

La Terreur

 

 

 

 

J'arrive pas à gérer mes émotions. La peur, l'angoisse, la colère, la rancoeur, la jalousie, l'amertume. Consumée. On me dit que ça détruit mes défenses, pourtant j'arrive pas à y échapper. 

Peur, angoisse, colère et jalousie. En rond, toute la journée, comme mes pas. Je n'arrive pas à relativiser. A revivre cette peur collective. A faire comme si ne rien n'était, comme elles.

Ouais on a de la chance. Mais c'est la merde. Je n'essaye même pas de dépasser mon insctinct de survie pour la raison. Parce que les émotions en pleine face, toujours.

J'ai les cheveux dégueulasses, le coeur lourd et les cauchemars qui s'enchaînent. Je compare nos corps, notre énergie, nos envies. Mon humeur est noire et je suis en colère en permanence parce que là ou je suis tout le monde s'en fout de ma peur de crever. Tous et toutes autant qu'ils sont.

J'ai envie de disparaître, mais j'ai peur d'avoir peur et de la souffrance ultime.

Je suis loin de lui, mais j'essaie d'être forte pour nous deux.

De ne pas charger mon manque d'amour sur ses épaules. J'ai besoin qu'on creuse mon âme et qu'on vienne me chercher, et essuyer ces quelques larmes, qui pour l'instant ne sortent pas. Jamais. 

 


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Billet mercredi 04 mars 2020 à 22:54

Assassiner l'adolescence

 

 

 

Jour de ténèbres un peu. 

Mon coeur n'arrive pas à sortir de sa couette.

Il n'arrive pas à se mettre complètement à nu, se dévoiler car il ne veut pas être tout laid à tes yeux.

Il ne veut pas non plus être à vif. Il a dû bien vite se rafistoler ces derniers mois, coller de gros pansements sur ses cicatrices invisibles. Mais c'est mort, ça ne marche plus trop.

Te voir, putain. Il faut dire que t'a disparu du jour au lendemain. Même si je m'y préparais depuis des années. J'ai essayé de retarder le plus possible l'échéance déchirante de ma faible contradiction de pauvre meuf attirée par sa propre mélancolie mais ça finit par me couler sur les joues. Sentiments bien salés. 

Mais c'est tout comme d'habitude : me préparer au pire, trembler, pleurer, douter.

Il pleut à Paris. J'ai froid. J'ai peur certains soirs, toute seule.

J'essaie de me convaincre que c'est sympa, cette nouvelle vie, que j'aime travailler. C'est faux. J'ai envie d'écrire, d'être libre, qu'il me trouve jolie. Qu'il m'aime vive. J'en ai assez d'être un gros Vogon dépressif. Je veux porter de jolies tenues, lire de jolis contes. Me balader sans trembler, sans que mon coeur ait peur. De toi. De nous. Enfin, putain. Après tout ce temps. T'es beau, t'es vraiment beau. J'ai envie de pleurer tellement t'es beau. Et tu es dans mes bras. Bien accroché, en plus. Et moi je suis là, je remonte un peu plus la couette.

J'essaie de la réchauffer mais je tremble dessous.

Comme une vieille feuille encore un peu morte.

 


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