Billet mercredi 24 février 2021 à 03:01

Limite(s)

 

 

 

Bon. Il est temps que je pose enfin quelques mots là-dessus. Parce qu'il est temps de mettre fin à certains non-dits. Je sais qu'on a pas l'habitude de lire ou de parler psychologie par ici mais je pense que c'est important pour moi et cela m'est parfois difficile de pouvoir en parler librement. Dans ma vie, j'ai malheuresement souffert de dépression très jeune puis d'un trouble anxieux généralisé lié à une sensibilité très très forte appelée aussi hypersensibilité. Plus récemment, j'ai été diagonostiquée d'un trouble de la personnalité borderline léger. C'est très difficile d'en parler et d'écrire tout cela car il s'agit vraiment de dévoiler une souffrance réelle que je ne souhaite jamais montrer. Comme une entité de honte qui me suit partout. J'ai l'impression de n'être jamais à ma place nul part et surtout, de ne jamais être aimée. Cela sonne tout de suite comme un gros drama, mais c'est bien plus hard qu'il n'y paraît. Une partie de mon cerveau qui est censée me rassurer et attenuer ces pensées déplaisantes ne fonctionne pas très bien. Du coup en cas d'instabillité émotionnelle et sous forme de crise (anxiété, larmes, colère etc.) je peux rester des heures et des jours en ne ressentant aucune forme d'amour que mes proches peuvent me donner. D'un seul coup d'un seul, tout le monde autour de moi me hait, veut m'abandonner, ne pense que du mal de moi, me dévalorise, parfois tout en même temps. Et cette douleur viscérale ne se calme absolument pas. Ni par la raison, ni par les mots, ni par des pensées positives. Juste une solitude extréme qui te tombe dessus et d'un coup je pense que toutes les personnes autour de moi, méritent mieux que moi dans leur vie. 

 

En vérité, je suis épuisée, vidée ce soir. Je n'arrive plus à lutter contre ces pensées. Le travail que je fais pour ce trouble en thérapie est hardcore. C'est une blessure d'enfance et sans rentrer dans tous les détails, la violence psychologique ne m'a pas épargnée petite, donc revivre parfois tout cela par l'hypnose c'est extrémement douloureux. L'abandon. Le vrai. En plus de cela, je tente de me pardonner d'être ainsi. Mais un désir de perfection a pris un peu le dessus, et avec la résolution de m'en sortir à tout prix, surtout celui d'une pression monstrueuse que je m'inflige à moi-même. Lire des livres, faire une thérapie, tenter de parler, tenter de l'expliquer, demander à être rassurée par mes proches, toujours avec cette honte qui me tord le bide. Ma pire peur ? Qu'ils se rendent compte que mon trouble peuvent les atteindre et qu'ils se détournent. Peur de l'abandon, moi ? J'aimerai juste qu'on me retire cette sensation. Qu'on me l'arrache. Que l'on me dise que c'est pas grave, aussi de temps en temps, que je vaux quelque chose et que j'ai le droit à l'erreur. Puis je me relève, je prends mon courage à deux mains et je travaille, encore et toujours dessus. Une, deux, dix, vingt séances, beaucoup de voyages hypnotiques, beaucoup de boules dans la gorge, de souvenirs qui remontent. Beaucoup d'angoisse. Celle d'en plus être le fardeau borderline. Parfois je n'entends rien, ou je ne crois personne. C'est impossible que je sois forte, impossible qu'on puisse être fier.e de moi. Tu m'aimes ? Pourquoi ? 

 

Mais bon, je vais avancer. Toujours. Un jour j'apprendrai à vivre réellement avec. J'apprends à atténuer la douleur. À me dire de belles choses. Tu es passionnée, tu es courageuse. Tu es aimée. Même si tu ne le crois pas. Même si cette sensation de chaos reste, un jour tu l'oublieras.  De plus en plus, je retrouve le sourire et plein d'envies. Je tente des choses pour retrouver un peu d'estime. J'ai très peur de vous dire tout ça, mais écrire fait partie du processus et j'ai affirmé vouleoir prendre plus de risques et dévoiler un peu tout cela. Se soigner, c'est aussi prendre tout le temps qu'il faut pour guérir. Ça ira. J'ai hâte.

 


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Billet samedi 06 février 2021 à 03:14

 

 
C'est terrible comme revient cette habitude éternelle d'introspection nocturne. Cette envie de laisser mon cerveau parler et cette curiosité de l'écouter. Déjà quelques heures que la fatigue s'est barrée pour laisser place à l'automate. Puis la culpabilité d'avoir voulu restée éveillée pour consommer de la culture alors que je suis morte de fatigue. Je le paye un petit peu : mal de gorge, dent qui souffre au fond de ma bouche. La flemme qui revient aussi, j'ai la flemme de descendre en bas de la maison, au rez-de-chaussée pour aller aux toilettes. Alors je me refais la scène dans ma tête ou je vais pisser dans la baignoire de la chambre. Ou me laisser aller, à même le lit, parce qu'elle est ou la limite de la décence et de l'acceptable ? Mais non, ce ne sont que des choses qui me passent par la tête. Ma gencive douloureuse m'a coupé dans mes pensées. Au final, il m'arrive la même situation habituelle : je fais de grandes tirades lyriques dans ma tête, de grands monologues qui me font sentir originale et intelligente, pleine de ressources littéraires et d'idées. Puis j'imagine l'image que ça me renvoie à moi-même : est-ce que je m'aime bien ? Est-ce que je m'aimerai si je me rencontrais aujourd'hui ? Puis j'étais euphorique il y a dix minutes car j'ai envie réussi à débloquer ce que je vais raconter demain dans un podcast sur la série Fleabag et je sais enfin ce que je vais raconter. J'arrivais pas à mettre le doigt dessus, car finalement, c'était si évident : on peutr tous s'indetifier à Fleabag. Sa recherche d'amour, d'absolution et d'intimité. Tout le monde a peur et plus personne ne va au fond des choses, ou alors on a peur du vide que la vacuité de l'introspection peut procurer. Le "je me comprends" et puis quoi maintenant ? C'est pas simple. Tout me paraît vain. Bientôt je quitte Paris. Si je fais un mini bilan comme ça, j'ai autant connu les attentats qui nous ont fait nous rattacher si profondément l'humain et à l'amour après le chaos, tout ça pour quitter Paris et son âme complétement morte et meurtrie par la peur et la maladie. Comment une ville et ses habitants peuvent se remettre de tels traumas en si peu de temps ? Personne ne s'en remet vraiment d'ailleurs, moi la première. Je me trimballe toujours mes petites blessures universelles, ma recherche d'amour passionnel et d'absolu, partout ou je peux le trouver. Les petits moments de joie n'apparaissent plus si souvent. Et je me lasse des relations taiseuses qui m'entourent. Je veux parler, je veux être en colère, je veux crier, hurler, discuter, me disputer, être violente mais également être douce, pleine d'attention, se répéter les belles choses encore et encore. Mon mec ne prononce presque plus un seul mot. Parfois j'imagine qu'il a un monde intérieur si riche qu'il est simplement ailleurs. Puis je me rends compte, que cette personne c'est plutôt moi. Que je ne connais jamais le silence. Mais que lui si. Qu'il a tout mis en pause. Qu'il reste le pied à terre alors que moi j'ai envie de voler, loin. Puis je me rends compte des failures des gens autourent de moi, mon cercle restreint, familial. Leurs blessures sont si évidentes et je n'arrive pas à les ignorer. On m'a dit qu'on était contents de me voir, mais je n'ai su que répondre tellement je me sens loin de ces personnes à l'instant présent. En me lisant, tout est incompréhensible, j'en suis bien consciente. Pourtant, cette nuit, je me sens lucide. Je me suis toujours sentie extrémement dans la réflexion et cette lucidité sur ma vie et mes émotions. Autant je ressens tout extrémement fort, autant j'ai des souvenirs très précis de moments d'enfances ou tout me paraissait clair : je n'arriverai jamais à m'intégrer de façon conforme. Je me sens en décalage, toujours avec ce bagage d'amour absolu que je recherche chez tout le monde. Ce besoin d'être approuvée et protégée. Puis ma fierté et mon mauvais caractére de tout abandonner si la situation ne me convient pas. Un conflit perpétuel entre le besoin de reconnaissance et l'insolence de ne faire aucun effort pour être dans la norme, tant cela peut me saôuler de faire quelque chose dont je n'ai pas réellement envie. Profondément naïf et égoïste. C'est dur d'admettre que je ne pourrai jamais être libre de ne rien foutre. La seule chose dont je me nourris, c'est l'imaginaire. Ca l'a toujours été. Mais putain Margaux, il serait temps qu'a quasiment trente ans, tu te rendes comptes que cela ne paye pas entièrement les factures. Que tu aimes trop, beaucoup trop. Que les gens n'aiment pas comme toi. Que personne ne peut prendre ta tristesse et te sauver de tes noires blessures de petite fille. Tu as sûrement été négligée, mais je leur pardonne. Ils étaient jeunes et se battaient avec leurs propres démons. Ta soeur est morte avant toi, aussi. Ca a du laisser des traumas chez eux. Ils avaient peut-être peur de t'aimer par peur que tu partes toi aussi. Et puis après c'était trop tard, la blessure était déjà bien ancrée au fond des tripes. Celle que tu n'étais pas assez bien pour qu'ils mettent leurs problèmes de côté pour se dédier entièrement à toi. Pour te donner cet amour simple, libéré d'une vie confluctuelle et compliquée. Puis aujourd'hui je suis pourtant si fière de ma mère de s'être battue pour sortir de son emprise à lui. Si compliqué d'être dans ses parages. Encore aujourd'hui d'ailleurs. Mon regard d'adulte sur lui n'en est que plus sévére, d'ailleurs. Je juge tout. J'ai envie de faire la paix définitivement avec ma maman. Un jour, moi aussi je pourrais peut-être donner mon amour à un être. Mais pour le moment, il faut bien accepter que personne ne peut le reçevoir. Pas même moi. Je n'arrive pas à me le donner à moi-même pour soulager mon inconscient trop bavard. Ca ira, va, je te le promets. Encore une période compliquée. La pandémie a le mérite de nous faire nous interroger sur nos existences. Mais à quel prix, encore une fois ? La seule demande : un peu de tranquillité, de paix et de sérenité.
En attendant, je vais pisser dans la baignoire. 
 


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